Le Toine, qui est allé avec le Joannes voir l’abaissement
du barrage, nous a envoyé ce texte que nous publions
bien volontiers.
Ils sont venus nombreux, sur les rives du fleuve.
Certains, curieux de voir comment c’était avant,
Imaginant les trains, les locos toute neuves
Tirant sur les viaducs leurs wagons cahotant.
Dans leurs yeux ébahis, brillaient quelques lumières.
Un grand père, croyaient-ils, avait fait le voyage
Et ils le racontaient… mais oui, c’était hier…
C’était un jour d’été… un beau jour sans nuages…
D’autres, touristes ordinaires, allaient, couraient partout,
Prenaient mille photos : les tunnels murés, l’eau,
La Loire, des anodontes, des carcasses, et des bouts
De barrière rouillée, et même des vieux tonneaux.
Tout est beau en photo si tant est qu’on ait l’œil.
On ne saisit jamais que le reflet des choses.
C’est à désespérer, si dans un vieux fauteuil,
On ne voit plus l’aïeul qui parfois s’y repose
Nous, le Joannes et moi, nous y sommes allés,
Avecque la Toinette, la Marcelle, des amis.
Partout, dans chaque endroit, nos coeurs se sont baignés.
Partout, dans chaque endroit, nos yeux se sont salis.
Sur la route de Chambles, Joannes défait m’a dit :
« Avant, y avait plus d’avenir que maintenant »
C’était bien résumé, et nous avons souri.
Il y avait plus d’avenir, mais moins de changement.
Toine